News

Unidentified woman with her two daughters

April 16th 2020

Victim: Unidentified woman with her two daughters
Date: April 16th 2020
Location: their home, in the rural community El Indio, municipality Amancio, province Las Tunas
Perpetrator: her partner, with a history of male violence
Unidentified woman with her two daughters, two and five years old respectively, and the fruits of a previous relationship.

Unidentified woman

March 11th 2020

Victim: Unidentified woman
Date: March 11th 2020
Location: her home in the Harlem district, in the city of Holguín
Perpetrator: her partner
She is survived by two children, one from a previous couple and the other from the aggressor, who witnessed the femicide of their mother.

Unidentified woman

February 24th 2020

Victim: Unidentified woman
Date: February 24th 2020
Location: work center in Morro-Cabaña Complex, municipality of Habana del Este, Havana province
Perpetrator: her partner
Three children survive her, two of them minors.

Publication at Soleil Rouge Magazine

22.05.2019

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Ulla Deventer: « Butterflies are a sign of a good thing »
Texte: Pauline Delfino

Des corps dénudés sans têtes, des membres avachis sur de vieux canapés, des visages et des seins peints, des regards innocents qui défient la caméra, une douceur qui auréole un oeil au beurre noir, une douleur lissée, enjolivée, ornée de paillettes et de peinture pop, voilà ce que nous donne à voir la série « Butterflies are a sign of a good thing » réalisée par la photographe Ulla Deventer.

Ulla Deventer est une photographe allemande née en 1984. Elle commence ses études à l’Université des Beaux-Arts de Hambourg, passe une année à Lyon en erasmus, et finit son Master en Fine arts à Antwerp en Belgique. Elle vit actuellement à Hambourg. Depuis 2013, son travail sur les groupes marginalisés et les travailleuses du sexe l’a amené à visiter plusieurs capitales européennes, et à se rendre notamment au Ghana. La série « Butterflies » est réalisée en 2017-2018 à Accra, capitale du Ghana, et prolonge ce projet vieux de cinq ans. Tout en étant très stylisé, l’ensemble revêt par moment une forme documentaire. Les photos-histoires représentent les travailleuses du sexe à l’aide de multiple supports qui doivent, selon la photographe, déconstruire les préjugés et les clichés sur la prostitution, et permettre de libérer la parole des concernées en les faisant participer au projet.

Malgré l’implication de tous les modèles dans le projet, une retenue se fait sentir. Le spectateur se tient au seuil de l’image. Le travail de la photographe joue avec l’implicite. Tout est là sans jamais être exposé clairement. Les femmes nues tournent le dos, cachent leurs visages avec leurs cheveux. Les scènes sont immortalisées « après la tempête », quand les femmes se replient sur elles-mêmes, et s’abandonnent à leur propre présence. Le spectateur interpellé peine à ne pas se sentir impliqué. Quelle attitude adopter face aux photos ? Faut-il s’avancer vers ces femmes pour établir le lien ? Sommes-nous autorisés à suivre ces regards détournés ?

Les visages et les corps semblent tournés vers autre chose. Même les portraits plus sucrés – je pense à celui d’une femme nue qui fait une bulle avec son chewing-gum – esquivent le regard du spectateur. Les yeux des modèles dévient l’objectif, les regards projettent le spectateur au delà des visages, vers un monde inconnu, éloigné, inaccessible. Derrière l’apparence lisse et facile d’accès de ces portraits doux, colorés, au cadrage classique, une profondeur s’incarne dans ces corps qui portent d’innombrables histoires. Sans vraiment savoir pourquoi, le spectateur ressent un malaise face à la dureté de la prostitution adoucie par le travail stylistique. Il ne sait pas où se placer entre l’admiration de la beauté des femmes qui posent si simplement, et l’empathie que provoque la vision des blessures, la projection de certains drames. Deventer ne prétend pas avoir fait un travail documentaire, et la force de sa série est de se présenter comme un regard étranger sur un monde quasi intouchable. Pour autant, les aspects les plus insignifiants du visage, de la chair, mettent en contact les femmes des deux côtés de l’objectif et du continent : le souffle du sommeil profond, le relâchement d’un corps épuisé, les yeux fermés de femmes qui ne se livrent jamais entièrement.

Ulla Deventer le sait, le revendique même, son regard de photographe est doublement déplacé, dans tous les sens du terme. Elle porte le regard d’une étrangère occidentale sur des femmes d’Afrique noire, et le regard d’une intruse dans l’univers clos de la prostitution dans un pays où l’activité est à la fois illégale et commune, tout en étant une honte pour les familles. Derrière un travail d’esthétisation très présent, la série dévoile une réelle tentative de positionnement social. Un lien fin, prêt à se rompre dès que l’objectif se détourne ou que les regards fuient, est créé entre deux mondes. La photographe le rappelle dans plusieurs de ses interviews : il s’agit aussi pour elle d’éveiller notre monde supra sécurisé aux conditions des travailleuses du sexe, et particulièrement à celles de Ghanéennes. Contrairement à la Belgique ou à Paris, il n’y a aucune structure de soin et d’accueil pour les prostituées d’Accra.

Les photos, les dessins, les mises en scène, figurent un espace d’accueil, temporaire certes, mais qui voudrait ouvrir la voie vers autre chose. La série ne dénonce pas, mais propose un simple appel à regarder, à considérer, comme le dirait l’essayiste Marielle Macé. Dans le cadre restreint des photos, les histoires se déplient devant les yeux du spectateur toujours un peu déstabilisé par les images chocs qui diffusent une beauté silencieuse et dure.

Publication at Numéro

15.05.2019

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Festival Circulation(s) 2019 : qui sont les photographes de demain?

Jusqu’au 30 juin prochain, le festival Circulation(s) met en avant la jeune photographie européenne au Centquatre-Paris. Découvrez notre sélection de huit artistes à suivre.

Par Matthieu Jacquet

Ulla Deventer

Le travail d’Ulla Deventer suit l’expérience de femmes marginalisées. Depuis cinq ans, cette photographe allemande travaille sur la prostitution en Europe et plus récemment au Ghana, dont résulte le projet présenté au Centquatre. Installée pendant plusieurs mois dans ce pays où la prostitution est totalement proscrite, l’artiste y noue des liens avec les travailleuses du sexe de la ville d’Accra. Cette proximité lui permet de capturer un autre pan de la vie de ces femmes à travers des photographies intimes, parfois presque enfantines, qui mettent en scène leurs propres corps mais aussi les objets, dessins et décors de leur quotidien. Rarement une réalité aussi dure aura été illustrée avec autant de tendresse et d’humanité.

Publication at Taf magazine

26.03.2019

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par JULIETTE MANTELET

Ulla Deventer est une jeune photographe allemande installée à Hambourg. Son travail explore le corps féminin, les idéaux de beauté, les tabous, la sexualité. Autant de thèmes au cœur de l’actualité artistique et sociale avec la libération féministe. Depuis 2013, Ulla réalise une série sur les travailleuses du sexe dans différentes capitales européennes comme Bruxelles, Athènes ou Paris. Allant à l’encontre de tous les préjugés et explosant les clichés, Ulla dépeint un monde de douceur et de mélancolie aux couleurs pastel.

DE LA RED LIGHT AU ROSE PASTEL

Pour ce projet à long terme, intitulé « I’ve Never Been Big Sick », Ulla plonge au cœur de l’intimité des femmes travailleuses du sexe. Elle les photographie sur leur lit, en gros plan, presque au corps à corps. Elle explore au plus près cette microsociété dominée par les clichés. Un monde que l’on pense souvent brutal, glauque et qui, révélé par la proximité, dévoile plutôt une grande douceur, à l’image de la peau laiteuse de ces femmes. Ulla souhaite dans sa série interroger nos images stéréotypées de ce milieu. Elle joue avec nos clichés et fait dialoguer nos visions et la réalité. On visualise tout de suite la fameuse « red light » de Police, crue et vulgaire, mais Ulla lui oppose un rose apaisé, tendre. Ce rose qui s’accorde parfaitement au regard délicat que la photographe pose sur ses sujets.

Ulla a passé beaucoup de temps en compagnie de ces femmes pour atteindre un certain stade de confiance, et cela se ressent. À travers ses images on partage son empathie envers ses modèles, sublimées sous son objectif. La lumière douce et les ombres mettent en valeur leurs courbes et c’est un regard bienveillant qui tombe sur leur corps de femme. L’artiste veut par ces scènes tendres, sans violence ou vulgarité aucune, déstabiliser le spectateur et montrer l’innocence, la sensibilité et la mélancolie de ces femmes, finalement ordinaires.

PHOTOGRAPHE DU VRAI

Pour aller encore plus loin, Ulla mêle le portrait et la nature morte. Le portrait lui permet de donner un visage à ses travailleuses, ou plutôt un corps, puisque ces dernières doivent rester anonymes. Elles cachent subtilement leur visage avec leurs mains, leurs cheveux, dans des mouvements superbes et innocents… Mais Ulla souhaite aussi montrer leur vie quotidienne à travers des indices et des natures mortes des objets de leur vie banale. Elles fument, mangent des fruits, comme tout le monde. Et une poésie se dégage alors de trois fois rien… Comme dans un poème de Baudelaire. Son travail rappelle celui de Sophie Ebrard, qui avait, elle, infiltré le monde du porno pour y déceler de la même manière sa beauté cachée. Un autre monde plein de préjugés. Dans une société de plus en plus basée sur l’apparence, ses photographes du vrai, aident à y voir plus clair.

Crossover Research Exhibition at KASK Antwerp

 

The crossover group exhibition “Women and violence” is a start of an intervention with the works of Ulla Deventer, Mashid Mohadjerin, Renata Lamenza and Liza Van de Stock.

Opening on Thursday Oct 4th from 16 to 21
and on the Friday Oct 5th from 12 to 5pm.

On discovering the overlapping topics in our research projects at the Royal Academy of Fine Arts Antwerp, we felt the desire to form a dialogue about our projects.

We looked at each others work and the points of view that each of us has discovered throughout their research. It became evident that time was needed to talk more, look at each others work and explore ways to collaborate. This is how this exhibition has come about: bringing our research together reacting, contrasting and intensifying; adding layers to each others work.

Can we modify perceptions on women and violence? How could we amplify symbols, stigmas, images associated to our topics, address their urgency yet remain within the realm of art?